Rendez-vous galant - 75mm

Super !!!

mais qu'appelles tu "surtout", "tresse", "parement", "cordon" je ne suis pas familier avec la terminologie.

Je suis d'accord avec ton raisonnement concernant le 5e et 6e hussard. Nous parlons donc du 6e ex Hussards de la Liberté et de Boyer, qui a transité par le 7ème hussard, et fut déclassifié d'un rang lorsque le 4eme hussard est passé à l'ennemi, et non du 5e qui provient de Lauzun (passé 6ème en 1791 puis 5ème en 1792).

M.

Un point par rapport aux dates pour fixer l'uniforme.
Ton Maurice Cordier intègre le 6ème Hussard comme capitaine (3 galons) le 20/04/93; a cette date le 6ème Hussard est bien en place en temps que 6ème hussard et son uniforme est bien celui du 6ème hussard.En effet vers mai 1792 soit un an avant le 6ème hussard est redevenu 5ème hussard,l'uniforme du 5ème n'est donc pas possible,sous réserve car les changements s'étalaient dans le temps pour user les uniformes et la bigarrure dans les régiments étaient monnaie courante!
Tenue du 6ème de 1793 a 1799:
Pelisse: Bleu de roi- Dolman:rouge- Surtout:rouge- Gilet:blanc- Collet:rouge- Parements:rouge- Culotte: bleu de roi- Tresses:jaune- Boutons: jaunes- Flamme:rouge- Cordon:jaune.
Je te mettrais quelques gravures dans l'après midi.

en bas à gauche  (Planche de Funcken)

SUPER Michel!!
Il eut été dommage que tu arrête,car ta présentation est des plus intéressante.
Cela me rappelle le regretté RIGONDEAU (dit RIGO) qui éditait des planches uniformologiques et qui personnalisait chacune d'elles avec l'histoire personnelle d'un combattant.
Pour ce qui est du 6ème hussard tu as raison la doc a cette époque est assez rare, je vais regarder ce que j'ai.

Oui, donc je me suis promené sur ce site, qui retrace la vie de dizaines de militaires de cette époque, avec leur vie, leur misère, leu bravoure, les documents attestant leurs promotions, nominations, engagements, médailles, .... depuis les généraux jusqu'aux petites mains et dans toutes les forces armées .....

Le site "Samariens sous l'Empire" : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Bien sûr j'étais à la recherche de Hussards, pour mettre un nom, une date et un régiment qui pourrait en ressusciter un le temps d'exposition, de peinture et de mémoire !!!
Et après quelques heures, j'en ai trouvé deux !!

Je vous livre le premier qui fut écarté pour mon projet, mais qui décrit l'héroïsme de ces gens qui ont contribué à grandir la France (j'ai remis sa vie en ordre chronologique)


Martin-François GAFFET

Né le 15 juillet 1776 à Amiens
Mort le 10 août 1854 à Amiens (78 ans)
Fils de Jean-Guillain Gaffet et de Marie-Anne-Hélène Bridoux

Soldat au 1er bataillon du district d'Amiens le 29 septembre 1793
Caporal le 5 octobre 1793 et sergent le 8 octobre 1793
Il est incorporé au 90ème rgt de ligne le 29 octobre 1793, il fait les campagnes de l'armée du Nord de 1793 à l'an V (1797) avec les généraux Custine et Pichegru.
Blessé en 1793 à Orchies par un coup de feu à la jambe droite et 2 coups de baïonnette à la main droite.

Conducteur d'artillerie de 2ème classe le 1 er floréal an II.(20/804/1794)
Il fit partie de l'expédition du Texel le 23 janvier 1795, capture des 14 vaisseaux de la flotte hollandaise qui étaient pris dans les eaux gelées du Helder, par les hussards du général Lahure.

Le 28 messidor an V (16/07/1797) , il passe au 9ème régiment de hussards et fait les campagnes du Rhin et d'Italie des ans VI à VIII sous le général Moreau.

Il passe au 6ème Régiment de hussards le 25 prairial an VII (13/06/1799) , (à 23 ans)

Il eut la jambe droite cassée par l'explosion de 2 caissons de poudre à Bois le Duc le 28 messidor an VII (16/07/1799).
Le 7 brumaire an VIII (29/10/1799) à l'affaire de Brusco en Italie, il chargea sur des hussards de Toscane qui emmenaient un trompette du 16ème dragons et un fantassin du 14ème infanterie, il en sabra plusieurs et sauva les prisonniers, il reçut un coup de feu à l'avant-bras gauche.

Il est nommé brigadier-fourrier le 26 pluviose an VIII.(15/02/1800)
Le 4 messidor an VIII (23/06/1800), étant en avant-garde avec 8 hussards, il reçut l'ordre de fouiller un bois, il fut chargé vigoureusement par un parti de Uhlans et fut forcé de se retirer après avoir laissé 2 de ses hussards. Il rallia son détachement et revient à la charge avec tant d'intrépidité que l’ennemi fut mis en fuite, il récupéra les 2 hussards, il reçut à cette affaire 2 coups de lance, un à l'estomac et l'autre à l'épaule gauche puis un coup de sabre sur la tête, ce qui l'estropia.

Il fait les campagnes du Rhin et de Hollande de l'an IX à XIII.(fin 1800 – 1805)

Il fit la Campagne du Rhin fin de l'an XIII et l'an XIV
Nommé maréchal des logis le 21 pluviose an XIII (10/02/1805) et maréchal des logis-chef le 20 octobre 1806  (30 ans).

Il fit la Campagne d'Italie en 1809,
Le 28 avril 1809, devant Villanova en Italie, il eut un cheval tué sous lui ainsi que le 8 mai au passage de la Piave, lors d'une charge sur les Croates, il reçut 2 coups de baïonnette et 2 coups de sabre, dont un lui traversa le bras droit..

Il fit la Campagne d'Autriche en 1809,
Nommé adjudant sous-officier le 10 novembre 1809.

Nommé Sous-lieutenant le 7 août 1811 ((35 ans)

Il fait la campagne de Russie en 1812 puis d'Allemagne en 1813 où il est nommé lieutenant par ordre du ministre de la guerre, au 13ème Régiment de hussards de Jérôme Napoléon le 20 juillet 1813.

Campagne de France en 1814.

Campagne de Belgique en 1815, nommé aide de camp le 1 juin 1815.  (39 ans 22 ans de guerres)

Chevalier de la légion d'honneur le 9 novembre 1831, très tardivement vu ses états de service !


Quel héros !!  Je ne l'ai pas retenu car son rendez-vous galant à Paris (ou à Amiens), je l'aurais placé à son retour d'Italie, ou après son accident qui l'estropia en 1800, et j'aurais du le peindre blessé ou estropié au visage !!!
Mais il fut dans le 6ème Régiment des Hussards en 1799-1800, différent du 7ème ou du 7eme Bis (de Greg).

En continuant à chercher parmi ces valeureux Samariens, et remontant les grades, je suis tombé sur mon candidat =

Maurice  CORDIER

Né le 26 octobre 1770 à Abbeville (Somme)
Mort le 13 mai 1805 en Batavie, province de Gueldre
Fils de Pierre-Philippe Cordier et de Marie-Charlotte-Pélagie Nicolle

Capitaine de hussards
Chevalier de la légion d'honneur

Officier instructeur au 1er bataillon de la Somme le 10 septembre 1790.

Il passa sous-lieutenant le 2 janvier 1792 dans le 6ème rgt de dragons, le 31 janvier il est aide de camp du général Duval.

Il est nommé capitaine du 6ème rgt de hussards le 20 avril 1793 et fit toutes les guerres de l'an II à l'an VII.  (fin 1793 à fin 1799).

Le 5 prairial an II (24/5/1794), il s'empara en avant de Bouchain, d'une pièce de canon et de son caisson.
Le 26 messidor (14/07/1794) à la tête de 20 hussards, il fit mettre bas les armes à un bataillon d'infanterie autrichien.

Le 16 germinal an VII (05/04/1799), en avant de Vérone, il culbuta plusieurs postes ennemis et ramena 30 cavaliers avec leurs chevaux (campagne d’Italie).
A la bataille de Novi le 28 thermidor(15/08/1799) , il reçut un coup de feu à la cuisse gauche.        

[*****]

Le 12 thermidor an VIII (31/7/1800), il partit pour l'Egypte chargé de dépêches importantes du gouvernement.
Il rentra en France avec l'armée expéditionnaire.

Membre de la légion d'honneur le 25 prairial an XII (14 juin 1804)

Il fit la campagne de Hollande où il décède le 23 floréal an XIII (13 mai 1805 = à 34 ans) dans la province de Gueldre, il est inhumé dans le cimetière de Zutphen.


Lui aussi, sixième régiment des Hussards (ils ont peut-être combattu ensemble ...) et je situe ma scène [****] après son retour de la Campagne d'Italie, avant son départ l'année suivante en Egypte.  Maurice rentre de la campagne après sa blessure, revient à Paris pour se faire soigner, peut-être aux Invalides, puis passe quelques semaines dans la capitale et va retrouver sa famille dans la Somme avant sa nouvelle mission.....

Il a une rencontre et amourette peut-être, peut-on l'imaginer, avec une de ces parisiennes, au Jardin du Luxembourg.  Le prestige de l'uniforme de Capitaine des Hussards doit se remarquer dans une capitale qui fourmille de militaires en cette fin de siècle,  l'aube de guerres encore plus impitoyables .... C'est l'automne, la douceur de vivre après les combats durant plusieurs mois ....

Voilà la scène campée.

Il me reste à choisir une belle soubrette, et aussi définir les caractéristiques de ce mystérieux sixième régiment des Hussards qui a produit peu de gravures comparé au 7e, 5e, 10e, 8e, 2e ...

... à suivre

Voilà, comme Greg, je vais entreprendre ce plat de Quadriconcept, de la série "L'amour sous...." en 75mm, dénommé "Hussards" A5, dessin d'Inkemann, gravure de Daniel Lepeltier, édité par Louis Bécavin.

Il représente le rendez-vous galant d'un hussard entre deux campagnes avec sa tendre parisienne durant la période républicaine du directoire ou consulaire des années 1793-1800, juste avant le premier empire napoléonien.  Période fastueuse d'un jeune peuple fougueux qui s'est libéré de sa royauté et se mit à conquérir le monde avec fougue et panache.

Pour donner la scène un fond plus véridique, et me distinguer de mon collègue Grégory qui s'est fixé sur un hussard retourné de la campagne d'Egypte de Napoléon dans les derniers mois du XVIII siècle avec le prestigieux 7e régiment bis des Hussards, et du 7e régiment qui sert de base à l'aquarelle 'Art Box' du plat et de l'interprétation de , je me suis balladé sur la toile dans les régiments naissants de Hussards de la post royauté qui se créent sous le général Napoléon en cherchant un nom réel de Hussard qui aurait réellement vécu à cette époque.




Mon premier choix fut par hasard, une aquarelle magnifique ...

... qui m'a renvoyé  un article sur la vie d'un certain Pierre-Joseph  MALTZKORN, 1776-1854.
Mais celui-ci s'est engagé en septembre 1790, à .. 14 ans! en qualité de hussard dans le 1er régiment de Bercheny, régiment  d'émigrés servant l'Autriche.  Il sert sous les ordres du prince de Saxe-Cobourg (dont la famille produira 30 ans plus tard le premier roi des belges).

Malgré une carrière valeureuse de 19 ans dans l'armée autrichienne, il passa dans l'armée française durant 2 ans, puis quitta l'armée après 11 campagnes et 4 blessures en 1812.... Mais son profil ne me permettait pas un rendez-vous galant à Paris dans les années 1795-97 alors qu'il servait sous des armes dans l'opposition à la France.......

Dommage , et je poursuivi mes recherches ........ dans le labyrinthe des quelques régiments royaux qui se reconvertissent à la république, et les quelques naissances par décrets armés dans les années 1792-1793, et changements de législations re-organisant profondément l'armée française.



C'est alors que je suis tombé sur un site étrange, décrivant la carrière, les documents, médailles, aventures et vie de français de cette époque:

"Soldats Samariens sous la Révolution et l'Empire" !!!

Je reprend ici la page de préface de ce site extraordinaire, qui m'a fasciné toute la journée et que j'ai avidement parcouru pour découvrir la fascinante Histoire de la France ...... !!!!!


*Les Samariens sont les habitants du département de la Somme

De 1789 à 1815, en un peu plus d'un quart de siècle le département de la Somme a donné de nombreux soldats aux armées françaises.

Il faudrait des livres entiers pour énumérer les titres et décorations dont ils ont été honorés, narrer leurs faits d'armes ou parler de leurs blessures, de leurs souffrances, de leurs mutilations.

La chape du temps est tombée sur ces héros, leur souvenir ne subsiste plus qu'à travers quelques plaques émaillées à l'angle des rues, des tombes, parfois des mausolées dans les églises et les cimetières, des cahiers où ils ont écrit leurs exploits mais qui dorment aujourd'hui dans les greniers.

Parfois un de leurs descendants a tenté de reconstituer l'itinéraire glorieux de son aïeul.
Mais pour la plupart d'entre eux, ils ont rejoint la cohorte des " oubliés de la gloire ".

Je me propose de vous faire partager le fruit de mes recherches en commençant par les officiers généraux.



....... à suivre ...............